L’action par itération grâce aux méthodes agiles
Si les technologies de l’information (TI) ont changé bien des choses dans notre vie courante, voire davantage encore dans notre vie professionnelle, il ne s’agit peut-être que de la pointe de l’iceberg. En effet, au-delà des outils, certains principes issus des TI pourraient avoir un impact au moins aussi grand sur nos façons de travailler et d’interagir.
L’exemple le plus connu, enfin, pas par tout le monde mais ça s’en vient, est certainement celui des Creative Commons, ces droits d’auteurs ouverts qui permettent la libre réutilisation de contenus moyennant le respect de certaines conditions (reconnaissance de la paternité de l’oeuvre, pas d’utilisation commerciale, pas de modifications, etc.). Issues du développement de logiciels, les méthodes agiles commencent de plus en plus à influencer le travail de nombreuses firmes et pas seulement dans le domaine de la programmation.
Le manifeste agile
Celui-ci s’articule autour de 4 principes fondamentaux, qui favorisent :
- Les individus et leurs interactions plus que les processus et les outils;
- Des logiciels opérationnels plus qu’une documentation exhaustive;
- La collaboration avec les clients plus que la négociation contractuelle;
- L’adaptation au changement plus que le suivi d’un plan.
Ces principes appellent d’ailleurs 12 sous-principes, que je ne détaillerai pas ici mais qui peuvent être consultés sur le site du manifeste agile. En gros, on parle d’une approche qui cherche l’atteinte, le plus rapidement possible, d’un prototype fonctionnel qui peut être testé avec des utilisateurs et susciter un retour du client. Le développement se fait donc par tranches et sur un mode itératif, en comparaison d’un développement plus traditionnel suivant une planification importante et des intervenants fonctionnant souvent en silo. À l’opposé, le développement agile implique beaucoup d’interactions entre des intervenants qui se pollinisent les uns les autres, utilisant notamment des techniques de visualisation pour établir les processus de travail.
La créativité agile
Cette philosophie commence maintenant à déborder les cadres de la programmation informatique vers d’autres milieux, par exemple les créatifs. À ce titre, Google a récemment publié un guide où l’entreprise dévoile son processus de « créativité agile », qui vise à favoriser la collaboration au sein des équipes et à développer plus rapidement des projets (ou des campagnes) qu’on cherche à mettre en action le plus rapidement possible, de sorte à susciter de la rétroaction pour ensuite mieux les adapter à leurs cibles.
Comme pour autre chose, il importe de rester flexible dans l’application d’une méthode, pour agile que celle-ci puisse être, en fonction des situations et des intervenants en présence. Malgré tout, les méthodes agiles, qui privilégient les itérations rapides, le codéveloppement, la flexibilité et l’adaptabilité aux besoins des clients et usagers, permettent à la fois aux organisations d’être plus efficaces et de mieux répondre aux attentes que les méthodes de développement traditionnelles (« top-down »). Action-écoute-réaction, le tout dans un esprit de collaboration, pourrait être une façon simple de résumer l’approche agile. À vous d’explorer!